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" La lettre du Pasteur"

 

 SE RESSOURCER POUR REPARTIR

 Depuis la création du monde, la vie est rythmée par la division du temps en jours, semaines, mois et années. Cette réalité ne relève pas de la volonté de l’homme mais d’une initiative du Créateur. C’est Dieu qui a créé et c’est lui qui aujourd’hui encore anime les éléments qui marquent la division du temps. La notion de jour est encadrée par le lever et le coucher du soleil ou plus exactement la  rotation du globe terrestre sur lui-même. La semaine est ponctuée par le début et la fin du sabbat. Quant au mois, il est déterminé approximativement par les quatre phases de la lune vues de la terre. Et enfin, l’année, s’est simplement une révolution de la terre autour du soleil.

Peut-on croire que cette « belle mécanique », cette organisation si précise existe par hasard ou devons-nous croire qu’il existe une ou des raisons à cette magnifique division du temps ? Pourquoi Dieu veut-il que nous ayons à changer de jour de semaine de mois et d’année ? Il y a certainement de nombreuses réponses à cette question. On peut facilement imaginer des réponses de type philosophique, mathématique, astronomique et peut-être même astrologique.

Pour cette réflexion, nous préférons nous tourner vers la Bible afin de chercher une réponse à la question : Pourquoi Dieu a-t-il  voulu la division du temps en unités de temps ? (jour, semaine, mois, année). Le texte sacré ne renferme pas un exposé répondant à cette question mais il suggère une réponse qui est la nécessité pour l’homme de se ressourcer  régulièrement pour repartir avec une énergie renouvelée. En effet, celui qui prête attention à la Parole du Créateur remarque que chaque unité de temps conduit à un sommet spirituel.

La journée est rythmée par l’offrande du soir et l’holocauste du matin[1].  Ces moments ne sont pas seulement des rituels mais de grands moments spirituels pour ceux qui en comprennent la véritable signification[2]. L‘offrande du soir et l’holocauste du matin que Dieu a voulu au début et à la fin de cette unité de temps que la Bible appelle  « jour » donnaient aux Israélites l’occasion de venir régulièrement faire un bilan de leurs activités avec le Seigneur. Ils pouvaient alors confesser leurs manquements, recevoir la grâce, remercier le Seigneur pour ses bienfaits et renouveler l’alliance afin de repartir plein d’énergie pour une nouvelle journée.  La même logique est suivie avec les autres divisions de temps que sont la semaine, le mois et l’année.

La semaine trouve son apothéose dans le sabbat, le 7ème jour. Là encore, ce n’est pas un rituel mais bien un sommet spirituel, un temps de prière, de dialogue avec Dieu et  avec son prochain.[3] Pour les observateurs du sabbat, parmi lesquels on compte les adventistes du 7ème jour, cette institution divine est bien une halte bénie permettant d’analyser ses actions de la semaine écoulée pour  « régler les différends qui auraient pu s’élever, soit en famille soit dans l’église »[4].  Mais aussi un moment de renouvellement des énergies physiques, mentales et spirituelles. Il s’agit de rencontrer Dieu non seulement  pour être pardonné mais aussi pour être fortifié[5]. En fait se ressourcer pour repartir.

Concernant la division de temps qu’est le mois, notons que dans la première alliance  la néoménie (nouvelle lune) est citée parmi les fêtes spirituelles. Une occasion de s’arrêter, de se ressourcer pour repartir. Comme le jour du sabbat, à la néoménie les Israélites avaient pour habitude de se retrouver avec  « l’homme de Dieu » (le prophète) pour entendre l’enseignement divin[6]. Prier et écouter la Parole, n’est-ce pas le meilleur moyen de se régénérer et de se dynamiser. Et c’est exactement ce qui se passait à la néoménie (la fin d’un mois et le début d’un autre mois).

S’arrêter, se ressourcer pour repartir c’est aussi ce que propose le Seigneur à son peuple à chaque début d’année. Depuis la sortie d’Egypte, Dieu demande que le mois de la libération soit «le premier des mois; il sera pour vous le premier des mois de l'année.» Exode 12.1-2. Ce mois de Nissane respire la fête spirituelle. C’est probablement le mois le plus propice pour se ressourcer et pour repartir. C’est le temps de la célébration de nombreuses fêtes spirituelles ; (pâque, la fête des pains sans levain, la fêtes des prémices des récoltes avenir)[7].  Ces solennités donnent confiance en un Dieu sauveur et pourvoyeur. Elles invitent aussi à la consécration. Durant le premier mois de l’année, le peuple pouvait aussi se souvenir que c’est aussi durant le premier mois que le Tabernacle aussi appelé « Tente de la rencontre » fut dressé pour la première fois dans le désert durant l’exode. Comme son nom l’indique, cette tente est le symbole de la présence de Dieu et de sa direction.

Cette brève analyse semble nous autoriser à dire que Dieu a institué et utilise les unités de temps (jour, semaine, mois, année) pour donner à l’homme l’occasion de se rendre compte qu’il dépend d’un Créateur. L’être humain doit venir régulièrement à ses pieds pour se ressourcer afin de repartir. En lisant les prophètes Esaïe[8] et Jean, il apparait que ce désir divin de sommets spirituels réguliers marquant la dépendance de l’homme vis-à-vis de son Créateur semble devoir subsister dans le royaume éternel.

 Alors que l’année 2011 se termine et que 2012 commence, que chacun de nous profite de la fin d’une unité de temps pour se ressourcer et repartir. C’est l’occasion de faire le bilan de la relation avec Dieu et avec le prochain. Il y aura certainement des confessions à faire en se souvenant que Dieu est un Père, qu’il sait que nous sommes « poussière » c'est-à-dire faibles et vulnérables.

C’est le Père des miséricordes qui nous offre son pardon en ce début d’année ; recevons donc ce pardon avec joie. Ainsi délesté du fardeau de la culpabilité, repartons léger pour 2012. Croyons que le péché confessé est pardonné. Courrons vers le but, vers la patrie céleste. Ayant reçu le pardon du Père, redistribuons le à celui qui nous a offensé en 2011. Allégeons l’autre comme nous avons été allégés par le Seigneur. 

 Si à Smyrne chacun vit le pardon divin et fait  miséricorde à son prochain 2012 sera certainement une bonne année.

 Dans un bilan, il y a des points négatifs mais certainement aussi des points positifs. L’homme doit donc compter les bienfaits de Dieu et lui donner gloire.

 2012 s’annonce comme une année économiquement difficile. La crise est loin d’être terminée bien au contraire. Mais chaque début d’année est l’occasion de se rappeler que l’Eternel est un Dieu sauveur et pourvoyeur.

 « Mets en lui ta confiance, et il agira[9] », il ne te décevra pas. Depuis que le monde existe, Dieu prend soin de ses enfants. Il ne s’arrêtera pas en 2012. Tu ne vivras peut-être pas dans le luxe mais tu auras ce dont tu as besoin.

 Dieu sera présent pour diriger ses enfants et son église en 2012. Certes, nous n’avons plus la tente de la rencontre (le Tabernacle) pour symboliser la présence et la direction du Seigneur, mais nous avons cette magnifique promesse que Jésus a laissé dans  Jean 14:18 « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous ». Puisque ses promesses sont certaines, croyons que le Maître dirigera nos vies et son église.

Nous l’avons vu plus haut, durant le premier mois de l’année biblique le peuple devait célébrer la fête des prémices. Une fête pour remercier Dieu par anticipation de la récolte qu’il va donner. Récolte qui devait être partagée entre tous. Lisons attentivement Lévitique 19:9-10  pour nous rendre compte : « Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner.  Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne, et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Éternel, votre Dieu. »

 Si à Smyrne chacun travaille sérieusement, fait confiance à Dieu et partage les bienfaits reçus,  2012 sera certainement une bonne année.

 Célébrons aussi la fête des pains sans levain pour que l’année soit bonne.

 Mais que signifie cette fête ? C’est manifester le désir de se consacrer au Seigneur en rejetant le péché. C’est aussi affirmer que c’est l’Eternel et l’Eternel seul qui sauve.

La présentation de cette fête du premier mois de l’année biblique faite par le rabbin Ernest Gugenheim confirme ce qui vient d’être dit. Apprécions.

 « En éliminant ainsi le levain de sa demeure, l’Israélite recherche, parallèlement, à extirper « tous les ferments » que « l’instinct du mal », le YèserHara’, a pu déposer dans son cœur. Enfin, en s’abstenant pendant Pessa’h de ‘Hametz, symbole de force matérielle, il voudra porter témoignage que son salut fut l’œuvre exclusive de l’Esprit divin. »[10]

Si à Smyrne chacun se consacre au Seigneur renonce au péché, renonce à faire du mal à son prochain, 2012 sera certainement une bonne année. Qu’en 2012 Dieu fasse que nous soyons bons les uns pour les autres.

De même que Dieu a entendu les cris de son peuple esclave en Egypte et l’a libéré, il entend aujourd’hui les cris de ses enfants et les délivrera bientôt. Cette libération réussira car elle sera une œuvre exclusive de Dieu comme ce fut le cas pour Israël. Mais comme Israël, il faut enlever le levain du péché de nos vies et afficher le sang de l’agneau.

N’ayons pas honte de Jésus en 2012, au contraire, faisons honneur à Jésus en 2012. Faisons triompher ses couleurs, sa Parole, sa vision des relations humaines et de la spiritualité. Bref, soyons des imitateurs du Christ en 2012. Alors nous finirons par quitter ce monde d’esclavages de toutes sortes pour le royaume de liberté.

 

Si à Smyrne chacun croit en la venue prochaine de Jésus, 2012 sera certainement une bonne année.

Si à Smyrne chacun agit comme si Jésus pourrait revenir en 2012, alors certainement 2012 sera une bonne année.

Ensemble, faisons en sorte que 2012 soit une bonne année.

Ensemble croyons que Dieu fera ce qu’il faut pour que 2012 soit une bonne année.

Bonne Année 2012 à chacun.

 



[1] Lévitique 6:12-13  Le feu brûlera sur l'autel, il ne s'éteindra point; chaque matin, le sacrificateur y allumera du bois, arrangera l'holocauste, et brûlera la graisse des sacrifices d'actions de grâces. Le feu brûlera continuellement sur l'autel, il ne s'éteindra point.

 

[2]Voir Esdras. 9:4-5; Psaumes. 141:2; Daniel 9:21.

 

[3]Actes 16:13Le jour du sabbat, nous nous rendîmes, hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient réunies.

 

[4] « E. G. White, Témoignages pour l’église, Vol. 3, page 22-23.

 

[5] « Au coucher du soleil, que la prière et le chant d'un cantique marquent la fin des heures sacrées, et sollicitent la présence de Dieu pour la semaine de labeur qui va commencer ». Idem, page 26.

 

[6] 2 Rois 4:22-23  « Elle appela son mari, et dit: Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs et une des ânesses; je veux aller en hâte vers l'homme de Dieu, et je reviendrai.  Et il dit: Pourquoi veux-tu aller aujourd'hui vers lui? Ce n'est ni nouvelle lune ni sabbat. Elle répondit: Tout va bien. » La réponse du mari indique qu’à cette époque c’était habituel d’aller vers le prophète le jour du sabbat et à la néoménie.

 

[7] Voir Lévitique 23.5-14.

 

[8] Esaïe 66:22-23 Car, comme les nouveaux cieux Et la nouvelle terre que je vais créer Subsisteront devant moi, dit l'Éternel, Ainsi subsisteront votre postérité et votre nom.   À chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, Toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l'Éternel.

Apocalypse 22:2-3   Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.  Il n'y aura plus d'anathème. Le trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville; ses serviteurs le serviront

 

[9] Psaumes 37:5.

[10] Ernest Gugenheim, Le Judaïsme dans la vie quotidienne, page 148. Tiré de l’édition au format de poche publié aux éditions Albin Michel en 1992.